Edward Gemayel (FMI) : « On n’a jamais vu une dette cachée de cette importance »

Dans un entretien accordé à Radio France Internationale (RFI), le chef de mission du Fonds monétaire international (FMI) au Sénégal a  déclaré n’avoir « jamais vu une dette cachée de cette importance ».  Edward Gemayel a terminé un séjour de deux semaines à Dakar dans le cadre des discussions relatives à la conclusion attendue d’un nouveau programme économique et financier pour le Sénégal qui serait soutenu par le Fonds.

Estimée à 7 milliards de dollars (environ 3990 milliards de francs CFA) accumulés entre 2019 et mars 2024 sous l’administration de l’ancien président Macky Sall, cette dette cachée d’ampleur est justement le facteur principal qui empêche que le gouvernement sénégalais et le FMI de trouver un accord pour le moment. « C’est ce qui complexe les choses », a reconnu Edward Gemayel auprès de nos confrères. 

Dans la déclaration faite par le FMI a l’issue de la mission du FMI, Edward Gemayel a déclaré : « des progrès notables ont été réalisés dans la mise en œuvre des mesures correctives liées au cas de dette cachée, notamment en matière de publication de la dette, mais des actions plus décisives restent nécessaires. Le renforcement des capacités de gestion de la dette et la centralisation des fonctions y afférentes au sein d’un même ministère demeurent des priorités clés pour améliorer le contrôle, la transparence et la redevabilité. »

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Toutefois, a-t-il ajouté, « les autorités méritent d’être félicitées pour leur engagement continu en faveur de la transparence, de la discipline budgétaire et d’une gestion macroéconomique prudente. Malgré un contexte mondial incertain et des conditions de financement plus strictes, l’économie sénégalaise demeure robuste en 2025, soutenue par la première année complète de production pétrolière et gazière ainsi qu’un rebond de l’agriculture. La croissance du PIB réel est estimée à environ 7,9 % cette année, dont 3,4 % pour le secteur non-hydrocarbures, tandis que l’inflation devrait s’établir en moyenne à 1,4 %. »

Le 26 septembre 2024, le premier ministre Ousmane Sonko, entouré de membres du gouvernement dont le ministre de l’Economie, révèle une dissimulation volontaire - par le régime de l’ancien président Macky Sall - de l’ampleur réelle des indicateurs macroéconomiques essentiels que sont la dette et le déficit budgétaire. 
    

Issues des enquêtes de l’Inspection générale des finances (IGF), confirmées par la Cour des comptes et finalement par un cabinet indépendant, les manipulations des dits indicateurs ont longtemps été prises avec des pincettes par les services du FMI. [IMPACT.SN]